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DPE : pourquoi le calcul du coefficient électrique divise les experts

Retour à l'accueilPublié le Publié le 07 Août 2025
DPE : pourquoi le calcul du coefficient électrique divise les experts

Une réforme du DPE qui fait débat

À partir du 1er janvier 2026, la méthode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va connaître une nouvelle modification : le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9. Cette décision, justifiée par une volonté d’harmoniser la réglementation française avec celle de l’Union européenne et de mieux refléter la part croissante de l’électricité renouvelable dans le mix énergétique, suscite cependant de vives discussions parmi les spécialistes du secteur.

Des répercussions concrètes et controversées

Derrière cet ajustement technique, de multiples effets se profilent pour les propriétaires, les locataires et le marché immobilier :

  • Les logements équipés d’un chauffage électrique verront automatiquement leur note DPE améliorée, sans qu’aucuns travaux ne soient requis.
  • Près de 850 000 biens sortiront de la catégorie des passoires thermiques uniquement grâce à ce changement de calcul, sans réelle transformation de leur performance énergétique.
  • Certains experts craignent une focalisation excessive sur l’électricité, au détriment de solutions hybrides ou alternatives comme les chaudières biogaz ou les réseaux d’eau chaude collective.
  • La méthode risque également de brouiller la lecture du DPE pour les ménages, car le classement ne reflétera plus fidèlement les dépenses énergétiques réelles, généralement mesurées en énergie finale.
  • Du point de vue des propriétaires bailleurs, la reclassification sans rénovation risque de limiter les incitations à entreprendre des travaux, affaiblissant la dynamique positive de ces dernières années pour la rénovation du parc existant.

Des interrogations pour les professionnels

Chez les diagnostiqueurs et artisans du bâtiment, l’annonce de ce changement suscite de nombreuses interrogations. Pour certains, cette mesure va à l’encontre de la logique de professionnalisation et d’amélioration continue, en valorisant artificiellement certains logements et en rendant moins lisible la vraie valeur des rénovations énergétiques accomplies. D’autres craignent une perte de confiance des ménages, désorientés face à des outils réglementaires qui évoluent trop rapidement ou qui semblent déconnectés de leur réalité quotidienne.

Cette réforme pourrait également ralentir la transition vers un parc immobilier bas carbone, comme voulu par la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), si les propriétaires hésitent à poursuivre leurs investissements dans la performance énergétique.

Vers plus de transparence et de stabilité

La réussite de la rénovation énergétique repose sur des outils fiables, cohérents et partagés par tous les acteurs, particuliers comme professionnels. De nombreux experts appellent à une analyse collective et approfondie des conséquences de cette évolution, afin de garantir que le DPE reste un levier clair, efficace et équitable pour la transition énergétique.

Dans ce contexte, le rôle de conseil et de pédagogie des diagnostiqueurs demeure essentiel pour accompagner les ménages et les investisseurs face aux changements à venir et permettre à chacun de comprendre les impacts réels de ces modifications sur la qualité thermique des logements.

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